Les Réserves MaB, pour Man and Biosphere ou Homme et Biosphère en français, combinent trois fonctions :
- Conservation : contribuer à la conservation des paysages, des écosystèmes, des espèces et de la variation génétique ;
- Développement : encourager un développement économique et humain durable ;
- Appui logistique : fournir des moyens pour des projets de démonstration et des activités d’éducation environnementale et de formation, de recherche et de surveillance continues sur des problèmes locaux, régionaux, nationaux et mondiaux de conservation et de développement durable.
Contrairement à une approche de protection sous cloche le concept des Réserves de Biosphère considère l’homme comme l’acteur principal des écosystèmes développée par certains dispositifs conventionnels, le concept des Réserves de Biosphère considère l’homme comme l’acteur principal des écosystèmes et met en place une dynamique qui, tenant compte des interactions, assure une conservation et une gestion durable des milieux et des ressources. C’est ce caractère intégré très particulier qui fait des Réserves de Biosphère des sites qui vont au-delà d’une simple aire protégée.
631 réserves dans 119 pays
Un réseau mondial de 631 réserves de biosphère s’est progressivement établi dans 119 pays (chiffre d’octobre 2014). Il s’enrichit chaque année de nouveaux sites, proposés par les Etats membres de l’UNESCO. Le Réseau mondial des Réserves de Biosphère est régi par une Résolution de la Conférence générale de l’UNESCO : la Stratégie de Séville et le Cadre statutaire (1995). Un programme scientifique intergouvernemental a pour principaux objectifs de réduire la perte de biodiversité et d’en traiter les aspects écologiques, sociaux et économiques.

Carte extraite du site de l’Unesco
- L’aire doit englober une mosaïque de systèmes écologiques représentatifs de grandes régions biogéographiques, incluant une série graduée de formes d’interventions humaines ;
- Elle doit être importante pour la conservation de la diversité biologique ;
- Elle doit offrir la possibilité d’étudier et de démontrer des approches du développement durable au niveau régional ;
- Elle doit avoir une taille appropriée pour remplir les trois fonctions des réserves de biosphère décrites ci-dessus ;
- Elle doit remplir ces trois fonctions grâce à un zonage approprié avec une aire centrale constituée de sites protégés réglementairement ; posséder une zone tampon entourant l’aire centrale où seules des activités compatibles avec les objectifs de conservation peuvent avoir lieu, et une aire de transition extérieure où des pratiques d’exploitation durable des ressources sont favorisées et développées ;
- Des dispositions doivent être prises pour intéresser et associer un éventail approprié, notamment, de pouvoirs publics, communautés locales et intérêts privés à la conception et à la mise en œuvre des fonctions de la réserve de biosphère.
En 2008, le Plan d’action de Madrid a été approuvé et adopté par le troisième Congrès mondial des réserves de biosphère. Il s’appuie sur la stratégie de Séville et vise :
- A capitaliser sur les avantages stratégiques des instruments de Séville
- A faire des réserves de biosphère – désignés au niveau international – des territoires d’expérimentation reconnus et dédiés au développement durable au XXIème siècle.
[1] MAB : la stratégie de Séville et le cadre statutaire du réseau Mondial. Disponible sur le site de l’UNESCO
En France, la réserve de biosphère a une politique de gestion mise en œuvre par une structure dédiée qui peut être un Syndicat Mixte, un Parc Naturel National ou Régional, une Association… Chaque réserve de biosphère est soumise à un examen périodique tous les 10 ans. Si elle ne remplit plus les critères requis, son retrait du réseau peut être demandé.
Pour chaque projet mené dans les réserves de biosphère, les enjeux économiques, environnementaux, sociaux et culturels sont pris en compte de manière globale. Les personnes impliquées dans les réserves sont très diversifiées : élus et responsables d’associations côtoient les scientifiques et les administrations. La reconnaissance d’un territoire les enjeux économiques, environnementaux, sociaux et culturels sont pris en compte de manière globalecomme « réserve de biosphère » est l’aboutissement d’une procédure rigoureuse. Un dossier doit être constitué, répondant à un ensemble de critères : présenter des espèces et des paysages méritant d’être protégés, regrouper des types d’interventions humaine variés, disposer d’une structure de coordination adaptée, de programmes scientifiques, avoir l’assentiment officiel des représentants de la population locale.
Réserve de Biosphère française | Départements, année de création et de révision |
Audomarois | Pas-de-Calais et le Nord ; Créée en 2013 |
Camargue | Bouches du Rhône, Gard, Créée en 1977 ; révisée et élargie au Gard en 2006 |
Cévennes | Ardèche, Gard, Lozère ; Créée en 1985 |
BV de la Dordogne (bassin versant) | Puy de Dôme, Cantal, Corrèze, Lot, Dordogne, Gironde, Charente Maritime, Charente, Haute Vienne, Creuse, Lot et Garonne ; Créée en 2012 |
Commune de Fakarava | Polynésie française ; Créée en 1977, étendue en 2006 |
Vallée du Fango | Haute corse ; Créée en 1977 |
Fontainebleau | Seine et Marne, Essonne ; Crée en 1998, révisée en 2010 |
Guadeloupe | Guadeloupe ; Créée en 1992 |
Iles et mer d’Iroise | Finistère ; Créée en 1988, révisée et élargie en 2012 |
Luberon-Lure | Alpes de Haute-Provence, Bouches-du-Rhône, Var, Vaucluse ; Créée en 1997, extension à la montagne de Lure en 2010 |
Mont Ventoux | Vaucluse ; Créée en 1990, Révisée en 2008 |
Mont Viso | Cuneo, Turin, Hautes Alpes, Alpes de Haute Provence ; Créée en 2013 |
Vosges du Nord-pfälzerwald | Bas-Rhin/Moselle Bad Dürkheim Kaiserslautern, Kreise Südwestplalz und Südliche WeinstrasseCréée en 1998, révisée en 2010 |